Note globale : 72/100
Peut-être aurait-on salué la venue d’une bonne série espagnole, si elle n’émanait d’Alex Pina, créateur de la casa de papel. En comparaison de celle-ci (dans son étonnante singularité, sa force imaginaire, sa tension dramatique) le spectateur sera forcément déçu par la thématique commune de la prostitution en Espagne, tout comme par le fil conducteur tout aussi commun d’une course-poursuite, même s’il s’est attaché à donner beaucoup de rythme à cette série, conçue comme le « dernier acte » d’une pièce de théâtre, parvenant ainsi à tenir le téléspectateur en haleine au fil des épisodes.
Mais le jeu des trois actrices demeure assez quelconque (celui des acteurs masculins est encore pire) et ne suscite pas de compassion particulière, d’autant que le schéma manichéen des mauvais bougres et des bonnes prostituées s’avère idéologiquement simpliste et réducteur. La vulgarité réside moins dans son thème que dans son traitement, dénué de finesse et surtout de cette profonde sensibilité humaniste qui a tant contribué au génie de la culture espagnole, des novelas ejemplares de Cervantès à Pedro Almodovar ou à Paco de Lucia.